Comment préparer un VTT marathon / longue distance
Le VTT marathon (XC Marathon) est une épreuve exigeante mêlant endurance, technique, intensités clés et gestion d’effort sur plusieurs heures. Ce guide est rédigé par Maxence Dehays, coach cycliste spécialisé en ultra-distance, gravel et VTT marathon, pour t’aider à structurer ton entraînement cyclisme et te présenter sur la ligne de départ avec confiance.
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- comment se caractérise l’effort d’un VTT marathon et ce que cela implique pour ton entraînement,
- les intensités clés à travailler (Z2, tempo, seuil, PMA) et comment les utiliser intelligemment,
- des exemples de séances et une semaine type adaptée à la longue distance,
- les erreurs fréquentes qui coûtent cher en fin de course,
- la technique VTT, la nutrition, le matériel et un exemple de plan sur 10–12 semaines,
- des conseils de coaching cycliste pour gérer ton effort et ton mental le jour J.
L’objectif n’est pas seulement de finir, mais de profiter de la course, d’exploiter ton potentiel et d’éviter les gros coups de bambou. Que tu roules en France, en Belgique, en Suisse ou au Luxembourg, les principes restent les mêmes : un entraînement cyclisme structuré, une progression logique, et une stratégie claire.
Tu trouveras d’autres ressources complémentaires dans la rubrique guides & articles UltraRide, notamment sur l’ultra-distance et le gravel, qui se combinent très bien avec la préparation VTT marathon.
1. Comprendre l’effort d’un VTT marathon
Une épreuve VTT marathon dure généralement entre 3 et 6 heures, parfois davantage selon le format, le dénivelé et les conditions météo. Comme sur les épreuves XC Marathon les plus exigeantes, tu alternes entre sections roulantes, longues montées, descentes techniques et singles où la relance est permanente.
Le profil est souvent composé :
- de longues montées progressives sur chemins ou pistes forestières,
- de singles techniques où le pilotage et la lecture du terrain font la différence,
- de descentes rapides pouvant générer beaucoup de fatigue musculaire et nerveuse,
- de secteurs roulants où maintenir la vitesse est crucial pour gagner du temps gratuitement.
En termes d’intensité, l’effort oscille entre endurance aérobie, allure tempo / seuil dans les montées, et pics d’intensité en Z5 lors des relances, des franchissements ou des changements de rythme. La clé n’est pas de rouler « full gaz » partout, mais de savoir où placer ton énergie pour arriver encore lucide et puissant sur la dernière heure.
Si tu viens du cyclisme sur route ou du gravel, tu vas retrouver des repères similaires en termes d’allures, mais avec une contrainte supplémentaire : la technicité du terrain. En fin d’épreuve, tu es souvent limité par la fatigue musculaire (dos, bras, poignets, gainage) et la capacité à rester propre dans les trajectoires, plus encore que par le cardio pur. C’est pour cela qu’un bon plan de préparation combine toujours endurance, intensités, technique et renforcement.
2. Les intensités utiles pour progresser en VTT marathon
Travailler toutes les intensités ne veut pas dire les utiliser de façon anarchique. Sur un VTT marathon, certaines zones sont plus rentables que d’autres pour progresser. L’idée est de construire des fondations solides en endurance, puis de développer progressivement le tempo, le seuil et les intensités courtes.
Endurance fondamentale (Z2)
C’est la base de ton entraînement. La Z2 correspond à un effort où tu peux encore parler, avec une respiration maîtrisée. Elle développe ta capacité à tenir plusieurs heures en économisant les réserves de glycogène.
- Objectif : améliorer l’endurance et la résistance à la fatigue.
- Utilisation : sorties de 2 à 4 h, souvent le week-end.
- Repères : fréquence cardiaque stable, pas de sensation d’acidification.
Tempo (Z3)
L’allure tempo est centrale en VTT longue distance. C’est l’intensité des sections roulantes où tu veux « appuyer » sans exploser, mais aussi de certaines montées peu techniques. Elle demande de la concentration et une bonne gestion de l’effort.
- Objectif : apprendre à tenir un effort soutenu sur 20 à 60 minutes.
- Utilisation : blocs de 20 à 40 min, idéalement sur terrain proche de tes courses.
- Repères : tu peux parler par petites phrases, l’effort reste contrôlé mais sérieux.
Seuil (Z4)
Le seuil correspond à l’intensité des longues montées soutenues où tu dois gérer sans te mettre dans le rouge. Travailler cette zone améliore ta capacité à grimper plus vite en restant sous contrôle.
- Objectif : augmenter ta puissance durable et ton « rythme de croisière » en bosse.
- Utilisation : intervalles de 6 à 12 min, avec une récupération partielle.
- Repères : parler devient difficile, mais tu peux tenir l’effort plusieurs minutes.
PMA / intensités courtes (Z5)
Les intensités courtes sont indispensables pour relancer, dépasser, franchir un passage technique ou sortir d’un virage serré. Elles ne représentent qu’une petite part de la durée totale, mais elles font souvent la différence.
- Objectif : améliorer ta capacité à produire un gros effort sur quelques secondes à 1–2 minutes.
- Utilisation : séances spécifiques de 30 s à 1 min, sur terrain réel ou home trainer.
- Repères : tu es proche de ta limite, mais la récupération entre les répétitions permet de repartir.
L’art du coaching cycliste consiste à combiner ces intensités au bon moment dans ta saison. En début de cycle, on met l’accent sur l’endurance et le tempo. Plus on se rapproche de la course, plus on intègre du seuil et des intensités courtes, tout en gardant un volume suffisant pour rester solide sur 4–5 heures.
3. Exemples de séances efficaces pour le VTT marathon
Voici quelques séances types que j’utilise fréquemment avec les athlètes que j’accompagne. Elles sont à adapter en fonction de ton niveau, de ton terrain et du temps dont tu disposes. Pense toujours à intégrer 10 à 15 minutes d’échauffement progressif et un retour au calme de 10 minutes.
Séance seuil (Z4) – Montées soutenues
- Échauffement : 15 min en Z1/Z2 avec quelques accélérations courtes.
- Cœur de séance : 4 × 8 min en Z4, récupération 4 min en Z2 entre chaque bloc.
- Retour au calme : 10 min faciles.
Idéalement, tu places ces blocs sur une montée régulière, proche du type de profil que tu retrouveras en course. Au fur et à mesure du cycle, tu peux faire évoluer vers 3 × 10 min, puis 2 × 15 min, en gardant le même temps de récupération.
Séance PMA – Relances et passages explosifs
- Échauffement : 15 min, avec 3 × 20 s en Z5 pour réveiller la machine.
- Cœur de séance : 10 × 1 min en Z5 / 1 min de récupération très facile.
- Retour au calme : 10 à 15 min en Z1.
Tu peux placer cette séance sur un faux plat montant ou un chemin où tu dois relancer régulièrement. Le but n’est pas de finir cramé dès la 4e répétition, mais de tenir une bonne qualité sur l’ensemble des 10 efforts.
Séance tempo longue – « moteur diesel »
- Échauffement : 15 min progressif.
- Cœur de séance : 1 × 40 min en Z3 ou 2 × 20 min en Z3 (récupération 5 min).
- Retour au calme : 10 min.
C’est typiquement l’allure des sections roulantes en VTT marathon. Tu peux la réaliser sur route ou en VTT, l’essentiel étant de garder une intensité stable et contrôlée. Cette séance permet de te sentir de plus en plus « facile » sur des efforts de 30 à 60 minutes.
À ces séances spécifiques, tu peux ajouter du travail de force (côtes en braquet dur, cadence basse) et éventuellement des séances sur home trainer si la météo est compliquée ou si ton emploi du temps est serré.
4. Exemple de semaine type pour un VTT marathon
Voici un exemple de semaine d’entraînement cyclisme pour un athlète visant un VTT marathon, avec 6 à 8 heures de pratique. C’est un modèle général qui devra être ajusté à ton niveau, tes contraintes et ta récupération.
| Jour | Contenu | Objectif principal |
|---|---|---|
| Lundi | Repos complet ou 30–45 min très facile en Z1 + mobilité, gainage léger. | Récupération et entretien des bases (dos, ceinture abdominale). |
| Mardi | Séance seuil : 3–4 × 8 min en Z4 sur montée régulière. | Développer la puissance durable en bosse. |
| Mercredi | Sortie endurance 1 h 30 à 2 h en Z2, si possible en VTT. | Renforcer l’endurance fondamentale et le temps de selle. |
| Jeudi | Séance PMA : 8–10 × 1 min Z5 / 1 min facile + travail technique (virages, franchissements). | Améliorer la capacité à relancer et la technique sous intensité. |
| Vendredi | Repos ou 45 min très facile sur route / home trainer. | Assimilation des charges de la semaine. |
| Samedi | Sortie longue 3 h 30 à 4 h 30 en VTT, avec des sections spécifiques en Z3/Z4. | Spécificité VTT marathon, gestion de l’effort sur la durée. |
| Dimanche | 1 h 30 à 2 h en VTT ludique, technique & endurance facile. | Travail technique en fatigue modérée + volume d’endurance. |
Lorsqu’on travaille ensemble en coaching cycliste personnalisé, cette structure est adaptée en fonction de ton emploi du temps, de ton historique de blessures et de ton objectif principal (format, profil du parcours, météo probable, etc.).
5. Erreurs fréquentes en préparation VTT marathon
- Trop d’intensité haute, pas assez d’endurance : passer son temps à faire de la PMA mais peu de sorties longues laisse un gros déficit de résistance à la fatigue.
- Sorties longues mal calibrées : rouler toujours trop vite en Z3/Z4 lors des sorties longues empêche de récupérer et dégrade la qualité des séances clés.
- Technique sous fatigue négligée : on travaille la technique frais, mais jamais en fin de sortie. Pourtant, c’est précisément là que les erreurs apparaissent.
- Nutrition insuffisante ou mal testée : attendre le jour J pour essayer une nouvelle boisson ou un nouveau gel est le meilleur moyen de finir écœuré ou sans énergie.
- Matériel non vérifié : pneus mal adaptés, pressions inadaptées, réglage de suspension approximatif… autant de détails qui peuvent ruiner ta course.
Une bonne préparation ne consiste pas seulement à « s’entraîner dur », mais à réduire les sources de risque. C’est exactement ce que vise un accompagnement structuré : clarifier le plan de progression, sécuriser les choix de séances et anticiper les pièges classiques.
6. Travailler la technique et le pilotage en VTT marathon
En VTT marathon, une bonne technique te permet de gagner du temps sans dépenser plus d’énergie. À l’inverse, une technique approximative te coûte cher : freinages inutiles, relances permanentes, chocs répétés, fatigue accrue dans le haut du corps.
Quelques axes simples à intégrer dans tes séances :
- virages serrés en descente et en montée, en travaillant les trajectoires propres et le regard loin devant,
- passages en devers, racines, marches, avec une bonne position d’attaque et un appui franc sur les pédales,
- montées techniques à basse vitesse, où la gestion de l’équilibre et du couple sur les pédales est essentielle.
L’idéal est d’intégrer ces exercices soit en début de sortie (frais, pour apprendre), soit en fin de séance d’endurance (fatigue modérée, pour simuler la fin de course). Tu peux aussi consacrer une séance hebdomadaire plus courte à la technique pure, surtout si tu viens de la route ou du gravel.
7. Nutrition et hydratation pendant un VTT marathon
La nutrition est un pilier de la performance en VTT longue distance. Même avec un super entraînement, une mauvaise gestion des apports peut te faire passer de « je suis bien » à « plus rien dans les jambes » en quinze minutes.
En règle générale, vise 60 à 80 g de glucides par heure pour un VTT marathon, en combinant différentes sources :
- boisson énergétique,
- barres ou petites bouchées salées/sucrées,
- gels ou compotes faciles à digérer.
Commence à manger dès les 20–30 premières minutes de course, même si tu te sens frais. Côté hydratation, bois régulièrement par petites gorgées, en adaptant la quantité à la chaleur et au temps d’effort. Sur format 4–5 heures, tu peux alterner entre boisson énergétique et eau claire, surtout si la chaleur est élevée.
La stratégie de nutrition doit toujours être testée à l’entraînement, idéalement sur tes sorties longues et tes simulations de course. Le but est d’arriver sur la ligne de départ avec un plan clair, et non avec des essais hasardeux.
8. Choisir son matériel pour un VTT marathon
Le VTT marathon ne demande pas forcément le vélo le plus léger du marché, mais un ensemble cohérent adapté au terrain et à ton niveau. Quelques points de vigilance :
- Vélo & suspension : un semi-rigide léger peut suffire sur un terrain roulant, alors qu’un tout-suspendu apporte du confort et de la sécurité sur les parcours cassants.
- Pneus : privilégie un combo roulant à l’arrière et plus sécurisant à l’avant. La section 2.25–2.35 est souvent un bon compromis, avec une pression ajustée à ton poids et au terrain.
- Transmission : des braquets suffisamment souples pour grimper même en fin de course, sans devoir forcer à chaque coup de pédale.
- Freins : des freins fiables avec des plaquettes en bon état, purgés si besoin, pour éviter les pertes de puissance au mauvais moment.
- Poste de pilotage & confort : largeur de cintre, position, grips, selle… tout ce qui améliore ton confort réduit la fatigue sur plusieurs heures.
Un point souvent négligé : la préparation du matériel plusieurs jours avant la course. Vérifie la transmission, les pneus, les suspensions, et prépare un kit de réparation minimal (chambre à air ou mèches tubeless, cartouche CO₂ ou mini-pompe, dérive-chaîne compact).
9. Exemple de plan de préparation sur 10–12 semaines
Voici une vue d’ensemble d’un cycle de préparation VTT marathon pour un cycliste déjà actif (3 sorties par semaine), souhaitant structurer son entraînement sur environ 3 mois. Ce n’est pas un plan détaillé jour par jour, mais une trame de progression.
| Période | Durée | Accent principal |
|---|---|---|
| Phase 1 – Base | Semaines 1 à 3 | Augmenter progressivement le volume en Z2, introduire un peu de tempo et du travail technique. |
| Phase 2 – Développement | Semaines 4 à 6 | Intégrer des séances de seuil (Z4) et de PMA courtes, tout en conservant une sortie longue modérée. |
| Phase 3 – Spécificité VTT marathon | Semaines 7 à 9 | Sorties longues plus structurées (Z2/Z3/Z4), simulations de course, travail technique sous fatigue. |
| Phase 4 – Affûtage | Semaines 10 à 11 | Réduction du volume, maintien des intensités clés, sommeil et récupération optimisés. |
| Course | Semaine 12 | Rappel d’intensité léger, logistique, nutrition, fraîcheur maximale le jour J. |
En coaching individuel, on adapte finement ce schéma à ton calendrier, à tes courses de préparation et à ta capacité de récupération. Si tu veux une vision plus globale de ma manière de travailler, tu peux jeter un œil à la page À propos & méthode UltraRide Coaching.
10. Stratégie de course et gestion mentale
Un VTT marathon se joue autant dans la tête que dans les jambes. La tentation est grande de partir trop vite, surtout si le départ est roulant. Pourtant, la plupart des écarts se font après la moitié de course, lorsque la fatigue technique et musculaire s’installe.
Quelques principes simples :
- Partir en contrôle : mieux vaut doubler des coureurs après 2 heures que exploser après 45 minutes.
- Garder un plan de nutrition fixe : même si tu te sens bien, garde le rythme prévu pour manger et boire.
- Segmenter la course : penser en sections (prochaine bosse, prochain ravitaillement) plutôt qu’en kilomètres totaux.
- Avoir des phrases clés : quelques mots simples pour te recentrer quand la fatigue ou le doute s’installent.
La gestion mentale fait partie intégrante de ma démarche de coaching : apprendre à se connaître, à lire ses signaux, et à adapter la stratégie d’effort plutôt que de subir la course.
FAQ – VTT marathon & préparation
Quel niveau faut-il pour se lancer sur un VTT marathon ?
Si tu roules déjà 2 à 3 fois par semaine et que tu peux tenir environ 3 heures en terrain vallonné, tu as une base suffisante pour envisager un VTT marathon. L’entraînement va ensuite t’aider à structurer ton volume, tes intensités et ta technique pour arriver prêt le jour J.
Combien d’heures faut-il s’entraîner par semaine ?
La plupart des vététistes progressent avec 6 à 8 heures par semaine, réparties entre séances qualitatives et sorties longues. Au-delà, il faut s’assurer que la récupération et le sommeil suivent. En dessous, un plan très bien structuré peut déjà donner de beaux résultats.
Un capteur de puissance est-il indispensable ?
Non. C’est un plus pour affiner l’entraînement cyclisme, mais tu peux préparer un VTT marathon avec des repères simples : fréquence cardiaque, sensations (RPE) et durée des intervalles. L’important est de rester cohérent d’une semaine à l’autre.
Quand commencer la préparation ?
Pour un objectif important, viser 10 à 12 semaines de préparation spécifique est un bon repère. Si tu pars d’un niveau plus modeste ou que l’épreuve est très exigeante (gros dénivelé, altitude), mieux vaut anticiper sur 4 à 6 mois au total avec une première phase de remise en forme.
Comment savoir si je progresse ?
On peut suivre la progression via des tests simples (montée de référence, segments, ressenti sur les sorties longues), mais aussi par ton niveau de fatigue à l’entraînement et ta capacité à enchaîner les semaines. Un regard extérieur via un coaching cycliste personnalisé aide beaucoup à interpréter ces signaux.
Conclusion
Le VTT marathon est une aventure complète : endurance, intensités, technique, stratégie et mental. Avec un entraînement cyclisme structuré, des séances ciblées et une préparation cohérente, tu peux passer d’un simple objectif de « finir » à une vraie performance, tout en prenant du plaisir sur le vélo.
Si tu veux aller plus loin avec un plan d’entraînement adapté à ton niveau, ton terrain et ton calendrier, tu peux découvrir en détail les programmes UltraRide Coaching et démarrer un accompagnement personnalisé.
Tu peux également explorer les autres guides d’entraînement cycliste (ultra-distance, gravel, route, préparation mentale…) pour compléter ta préparation et construire ta propre culture de l’endurance.